Underground : Chroniques de Paragon City
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Sortie des sables de l'oubli...

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Message par Celidya Lun 6 Sep - 6:21

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Février 1991...

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C’est par un beau jour de février que le cercle plutôt fermé des égyptologues entre en émoi. Les chercheurs d’un nouveau site de fouilles lancé quelques mois plus tôt sur des fonds privés viennent de répandre la nouvelle comme une traînée de poudre : un nouveau tombeau vient d’être découvert, bien loin de la vallée des rois ou des sites de l’antique Thèbes, c’est en plein milieu du désert à l’est de l’oasis de Farafra que ce petit groupe de passionnés jubile à la vue de quelques pierres d’un autre âge.

Et pour de vieilles pierres, elles le sont justement trop ! Les premières datations, analyses et autres méthodes plus ou moins reconnues pour leur efficacité, à défaut d’être limpides pour le commun des mortels, s’accordent pour en faire la plus vieille tombe trouvée à ce jour et promettent quantité de trésors, secrets et autres réponses aux questions que le monde peut se poser, même celles que personne ne se pose d’ailleurs. Ou du moins, ceux qui peuvent se payer le luxe de se préoccuper de ça. Les autres se contenteront de digérer benoîtement pendant que la présentatrice du journal annoncera la merveilleuse trouvaille soigneusement intercalée entre un reportage sur la pêche à la truite sauvage et les résultats du tiercé.

C’est donc de nombreuses paires d’yeux et d’objectifs de caméras qui se tournent ce jour-là vers un amas de tentes et de jeeps au beau milieu de cet espace de « rien du tout » qu’on appelle désert. Nul doute que les journalistes se montrent bien plus avides que les scorpions sur ce terrain-là, et pourtant au sein même du groupe de chercheurs se trouvent toutes sortes d’intérêts bien éloignés de toute passion pour les bandelettes. La plupart s’en moquent d’ailleurs, et le recrutement avait dû se montrer laxiste à défaut d’être attractif, force est de se rendre compte qu’aller creuser et fouiller par une chaleur étouffante pendant des semaines avec pour seule base la traduction d’un texte même pas authentifié, le tout pour un salaire de misère, c’est pas le contrat du siècle. On avait pas vraiment vérifié si ce que chacun disait était vrai. Ironie du sort, on avait pas vraiment cherché dans le passé des gens pour savoir qui aurait le privilège d’aller chercher dans celui de cette civilisation.

Et personne n’était venu s’en plaindre, chacun mettant du cœur à l’ouvrage, que ce soit par curiosité scientifique, pour être le premier à mettre la main sur un quelconque trésor enfoui, pour couvrir l’évènement en exclusivité et à l’insu des protagonistes, pour représenter des intérêts financiers ou juste pour faire l’intéressant devant l’adorable fille du vieux professeur responsable de cette drôle d’entreprise.

C’est parmi cette petite troupe hétéroclite que figure Nadjiha Al Saoud, officiellement étudiante en histoire venue prêter main forte à l’équipe pour compléter un stage de formation. Un fin limier se serait sans doute posé quelques questions en ne la trouvant nulle part dans les listes de son université, encore plus en remarquant qu’elle habite à quelques milliers de kilomètres de l’établissement et nul doute qu’il aurait eu confirmation en voyant l’équipement contenu dans ses bagages. Mais les intérêts économiques étant ce qu’ils sont, une étudiante sous-payée sortie de la populace locale vaut mieux qu’un expert mandaté par un institut aussi honorable qu’onéreux.

La concernée semble malgré tout convenir à l’expédition, elle ne ménage pas trop ses efforts, y met du cœur et de l’envie, et s’avère de bonne compagnie en plus d’être peu curieuse. C’est d’ailleurs d’un enthousiasme sincère qu’elle célèbre la découverte des premières pierres avec les autres ce soir-là, et jusque tard dans la nuit la musique vient déranger les habitants des sables, tandis que le feu de joie étire au loin les ombres des silhouettes dansantes. Une belle soirée, et Nadjiha finit par se laisser tomber sur son sac de couchage avec quelques verres dans le nez, des étoiles dans les yeux et les rêves lointains de bijoux antiques et de fortune dans la tête.

Car c’est bien là sa seule motivation en fin de compte, la fortune. Une aubaine pour une simple voleuse des bas quartiers du Caire, le genre de petits coups de pouce du destin qu’on ne refuse pas. Une rencontre heureuse, un bon tuyau, quelques relations pour obtenir la paperasse nécessaire et hop ! La voila prête à faire les poches d’un pharaon dès que l’occasion se présentera, ou à défaut, se servir dans la caisse de l’expédition suffira bien. Elle ne manque d’ailleurs pas de sourire avant de s’endormir en songeant aux légendes de tous ces pilleurs de tombes des siècles passés qui risquaient leurs vies dans les pièges et les dédales imaginés par les architectes de l’antiquité. Aujourd’hui on scanne, on analyse, on filme, on envoie un robot et on passe à la caisse. Si Toutânkhamon voyait ça, il se retournerait dans son sarcophage.

Mais l’avenir réserve parfois des surprises. Que l’on mette ça sur le dos du destin, des dieux, de la chance, de la magie, des politiciens ou des riktis ne change pas grand-chose au fait qu’un plan bien huilé ne se déroule pas toujours de la façon dont on le voudrait. Des fois même, il a pas vraiment le temps de commencer.

C’est en plein milieu de la nuit que le grondement réveille en sursaut le petit campement, et quel vacarme ! Les ronflements du professeur passeraient presque pour une douce musique à coté de ça. C’est lorsque les tentes commencent à bouger que la surprise devient inquiétude et bientôt les signes ne laissent guère de doutes, c’est une belle tempête de sable qui vient secouer ce petit monde. Le sable ne tarde pas à se mêler à la chaleur étouffante et les tentes s’avèrent une protection bien dérisoire face au souffle du désert. Il ne faut guère plus pour que l’inquiétude devienne panique, ce genre de panique que l’on ne contrôle pas, et une peur viscérale de tout être humain face à certaines choses. Perspective d’être enseveli, de se faire balloter par les éléments, de voir peu à peu ses sens flancher les uns après les autres. Bien vite il ne reste plus qu’une pensée en tête : se sortir de là.

Les plus rapides ne perdent pas trop de temps à foncer aux jeeps, certains essayent bien d’aider les autres, un peu en vain, tandis que les premiers moteurs vrombissent déjà pour essayer de se frayer un chemin avant que le sable n’engloutisse tout. Et puis, ça commence à crier, à s’appeler, à chercher comment s’abriter tandis que le vent et le sable font vaciller les tentes.

Nadjiha n’est pas la plus chanceuse ce soir là, trop assoupie pour avoir pu décamper aux premières alertes, il ne lui reste bien vite plus que ses vêtements pour essayer de se protéger et une lampe torche pour essayer d’y voir quelque chose. Aux premiers signes que sa tente ne tiendra pas bien longtemps elle se risque à sortir au milieu de ce chaos, la situation n’a rien de bien rassurante. Elle ne distingue que les tourbillons de sable et de vagues éclats de voix ou bruits divers perdus dans le sifflement des bourrasques. Tenir debout est un exercice en soi mais elle sait que si elle tombe, elle sera recouverte avant d’avoir pu se relever. Le vent semble vouloir l’emporter de toutes ses forces, et le sable prend des airs de châtiment du désert pour la moindre parcelle de peau non protégée.

L’air est difficilement respirable et après quelques minutes qui semblent une éternité à errer dans l’obscurité et sans parvenir à s’orienter, elle finit par s’agripper au poteau de télécommunications dans lequel elle vient de se cogner. Avec un peu de chance il a été suffisamment bien planté pour résister à tout ça. Bouée de sauvetage en plein désert, la jeune voleuse s’y tient comme si c’est la dernière chose qu’il lui reste à faire, ce qui est sans doute le cas d’ailleurs. La tempête qui s’abat sur le campement semble bien partie pour durer plusieurs heures, le poteau tient heureusement plus solidement que le moral de la rescapée. Au fil des minutes puis des heures, la fin semble de plus en plus inévitable. Au manque d’air, à l’inefficacité des sens et aux douleurs provoquées par les assauts du sable viennent se joindre la fatigue, la solitude et le désespoir de la situation. Après quelques heures à lutter elle finit par relâcher peu à peu son emprise sur le poteau et s’abandonne au gré des éléments, épuisée et résolue à devenir l’objet de quelque mystère archéologique dans une paire de siècles, lorsque l’on tombera sur ses os blanchis par le soleil en plein milieu du désert.
Le lendemain, les charmantes présentatrices des journaux télévisés annonceront d’un air impassible que la vingtaine de personnes du groupe de recherches est portée disparue, que le relief de la région a été complètement changé par une tempête de sable aussi inattendue que violente et que la truite sauvage vient d’être classée comme espèce protégée. Pas de quoi perturber la vie de la ménagère moyenne, en somme.



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De nos jours...

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-Mais comment j’ai pu en arriver là…

La petite silhouette assise sur le rebord de l’un des nombreux ponts de Founders’ Falls laissa filer un gros soupir en jetant un énième petit caillou dans l’eau. Le « ploc » monotone ne lui offrit guère de réconfort en cette fin de journée. Une journée de plus. Le genre de journée sans réelle utilité que de succéder à la précédente et d’amener à la suivante, propice à regarder derrière soi et à se dire qu’il y a bien trop de journées comme ça.

Elle se leva sans enthousiasme pour secouer un peu sa jupe puis ses cheveux, il ne restait plus qu’à flâner au bord des canaux pour retourner à son petit appartement, avec un peu de chance sans qu’il ne se passe quoi que ce soit de problématique sur la route. N’importe quel passant aurait pu la prendre pour une pauvre fille du quartier, et il aurait pas eu forcément tort en fin de compte. Du moins c’est ce qu’elle s’efforçait d’être pour se vider l’esprit et oublier. Et c’était pas si simple tous les jours. Encore plus quand son présent venait se rappeler à elle aussi souvent. « Elle » ? Elle ne savait même plus vraiment si elle était toujours « elle ». Na’Amah. Voila ce qu’elle était à présent. Une identité lointaine, quelque chose d’un passé qui s’était senti le besoin de ressurgir et de lui tomber dessus.

Les souvenirs de sa vie d’avant lui étaient diffus, troubles. Comme si tout s’était perdu dans le sable et dans le chaos de cette nuit où tout avait changé. Elle s’était sentie mourir, emportée dans un noir oppressant qui avait duré un temps indéfini. Elle avait rêvé les chants d’autrefois, les hiéroglyphes sur la pierre, la lueur des torches et des paroles incompréhensibles psalmodiées par les grands prêtres. Dans son esprit résonnaient toujours le frottement sinistre des pierres que l’on scelle, le choc des marteaux et le grincement des liens qui la maintenaient. Enfermée. Etouffée. Condamnée. Combien de temps avait-elle passé ainsi, à attendre de mourir, elle ne saurait le dire. Peut-être qu’elle était bien morte, ou juste folle.

Non, pas folle. Voila une idée qu’elle pouvait rayer de son esprit en déverrouillant la porte de chez elle. Tout ça était bien réel. Tangible, utile, déterminant. Un « pouvoir », comme ils disent. Peut-être qu’elle était juste devenue comme eux, une méta-humaine à part entière. Peut-être qu’elle l’était autrefois et que c’était là le point clef. L’origine et la cause de tout, de sa fin, de son renouveau. Autrefois ? Cette autre vie, ces souvenirs qu’elle n’a pas pu vivre, ces connaissances qu’elle n’a jamais apprises. Cette façon d’être qui n’est pas la sienne.

Le miroir terne de sa salle de bains lui renvoyait toujours la même image, sans jamais apporter aucune des réponses qu’elle espérait y voir. Il ne renvoyait que l’image d’une fille banale du quartier. Ah, qu’elle aurait aimé pouvoir lui poser des questions et recevoir des réponses, ou y voir quelque reflet trouble de son âme, vision spirituelle ou quelconque manifestation surnaturelle salvatrice. Peine perdue, ça ne restait qu’un bête miroir tout juste bon à se coiffer le matin.
Et comme à chaque fois à cette heure où le soleil termine ses heures de travail, elle sentait sa lassitude baignée de mélancolie s’effacer au profit de pensées plus réalistes. Cette nuit encore il allait falloir agir, laisser s’exprimer ce qu’elle avait au fond d’elle-même. Aussi bien pour vivre, pour survivre, par plaisir ou par nécessité, elle serait complètement « elle-même ». Celle qui en appelle à ces forces même qui l’ont choisies. Celle qui apporte la chaleur brûlante du désert, les poussières tourbillonnantes et le sable irritant qui ensevelit et emporte à travers les âges.

Na’Amah, la gardienne des sables.


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Voila je me décide à poster un petit (enfin presque) texte pour présenter l'un de mes persos Smile C'est un premier jet donc je complèterai avec des trucs plus détaillés sûrement, enfin quand l'envie me prendra d'écrire.

Pour le perso c'est donc Na'Amah, controlleuse d'origine magique, feu/tempête, avec les pouvoirs teintés en beige/couleur sable (qui rend pas mal sur les pouvoirs de feu aussi). Je mettrai quelques screens une fois le costume finalisé, faut aussi que je la fasse passer à travers pas mal de missions pour débloquer les pouvoirs de patrons (nécessité gameplay), ensuite respec, faire le build final, et revenir du bon coté... Autant dire que la réalité gameplay va mettre un moment à correspondre au rp.

En espérant que la lecture ait été plaisante.
Celidya
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Message par Verdad Lun 6 Sep - 11:47

J'aime beaucoup! Quand tu m'avais parlé du personnage, j'avais peur que ca soit trop "magie magie et vos idées ont du génie" (jme comprends)

J'avais aussi justement une idée de personnage sur le sable, avec un nom de perso réservé :p

Ca me donne des idées pour l'Underground ca ^^
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Message par Celidya Lun 6 Sep - 15:38

Merci ^^

Verdad a écrit:Ca me donne des idées pour l'Underground ca ^^

Un bac à sable dans la base ? Very Happy
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Message par Verdad Lun 6 Sep - 20:44

LOL
Ca faut voir avec Lady X
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